Bonne nouvelle pour les abeilles

1 Juin, 2018 | Nature et biodiversité

La bonne nouvelle pour les abeilles n’aura pas duré longtemps… pourtant, on y avait cru…

Chaque année 30% des colonies d’abeilles disparaissent à cause des pesticides, de la pollution et des maladies. En 10 ans, 15000 apiculteurs ont cessé leur activité.

Les abeilles sont en danger et avec elles, c’est toute la biodiversité qui est en péril…

Devant ce bilan alarmiste, la bonne nouvelle du vote du 27 avril sur l’interdiction de 3 pesticides de la famille des néonicotinoïdes nous avait laissés plein d’espoir.

Mais un mois plus tard, le 29 mai, l’annonce du rejet par l’assemblée nationale de tous les amendements visant à interdire le Glyphosate d’ici 3 ans, est une bien triste nouvelle pour les abeilles.

L’abeille est un maillon essentiel de la biodiversité et comme nous le rappelle Regis Lippinois, créateur de l’association : « Un toit pour les abeilles » : sans abeilles, il n’y a pas de pollinisation.

Or c’est la pollinisation (transport du pollen d’une fleur vers le pistil d’une autre fleur) qui permet la fécondation et la reproduction de la majorité des espèces végétales.

L’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) estime que « 80% des cultures à travers le monde, sont dépendantes de leur activité » et que « En France, 70% des 6000 espèces de plantes recensées, sauvages et cultivées sont pollinisées par ces insectes dont certaines plantes qui en dépendent totalement ».

L’INRA estime que le poids de la production générée grâce aux insectes pollinisateurs dont l’abeille, dans l’ensemble de la production alimentaire mondiale, représente 153 Milliards de d’euros.

On nous a annoncé une bonne nouvelle :

Le vendredi 27 avril 2018, les représentants des états membres de l’union Européenne ont enfin voté l’interdiction de 3 pesticides de la famille des néonicotinoïdes responsables de la disparition massive des abeilles.

Ces 3 substances,  la Clothianidine, le Thiamethoxame et l’Imidaclopride, ont, depuis leur introduction dans les années 90, été massivement utilisées dans les cultures de céréales, de fruits et de légumes.

Ces puissants neurotoxiques agissent sur le système nerveux des insectes et provoquent des paralysies mortelles. Ils déciment ainsi des populations entières d’insectes pollinisateurs dont l’abeille.

Il devenait donc urgent de prendre cette décision.

Rappelons toutefois, que pour l’instant, cette interdiction vise essentiellement les cultures en plein champs. Les cultures sous serres restant épargnées par cette mesure à condition que les plants soient « enfermés » et ne puissent jamais être en contact avec l’air extérieur.

Une bonne nouvelle… malheureusement vite ternie par l’annonce du 29 mai…

En effet, dans la nuit du 28 au 29 mai, les députés de l’assemblée nationale, ont rejeté l’amendement proposant l’interdiction du Glyphosate dans les 3 ans.

C’est une immense déception pour tous les acteurs de la protection de l’environnement qui espéraient enfin des mesures concrètes et efficaces face à l’urgence de la situation sanitaire des insectes pollinisateurs.

Le Glyphosate, introduit sur le marché par Monsanto en 1974, est un herbicide non sélectif, économique et très efficace, largement utilisé par les agriculteurs (7000 tonnes/ an) et pour les jardins et espaces verts : (2000 tonnes/an). Depuis le 1erjanvier 2017, son usage est heureusement interdit sur les espaces ouverts au public.

Sa nocivité pour l’homme divise. En 2015, il est déclaré « cancérogène probable » par le centre International de recherche sur le Cancer qui dépend de l’OMS. L’EFSA (agence de sécurité alimentaire), elle, reste plus prudente.

Peu nocif ou très nocif, ce qui préoccupe l’ANSES, c’est l’accumulation de tous ces produits chimiques que nous côtoyons et les effets « cocktail » qu’ils déclenchent et qui nous échappent totalement…

Espérons donc que ce coup de frein ne soit pas un arrêt total et que la médiatisation de cette annonce déceptive mobilise de nombreuses personnes pour sauver nos abeilles…

Restons donc vigilants et mobilisés…

Le Glyphosate, la Clothianidine, le Thiamethoxame et l’Imidaclopride ne sont malheureusement pas les seules substances responsables de la diminution de la population des abeilles et des bourdons

Citons l’Acétamipride et le Thiaclopride sans compter les nouveaux pesticides à base de sulfoxaflor récemment développés par les géants de l’industrie « agro-chimique », fabricants de produits sanitaires…

En polluant le sol, l’eau et l’air, ces substances toxiques n’épargnent, directement ou indirectement, aucun être vivant (du vers de terre à l’Homme) quel que soit sa position dans la chaine alimentaire.

Nous sommes donc tous concernés par ce combat.

 Et le miel dans tout cela ?

                        …Plus d’abeilles…Plus de miel !

Depuis la nuit des temps, l’homme utilise le miel pour son alimentation mais également pour ses nombreuses vertus curatives (antibactériennes, antiseptiques…)

Alors, allons-nous accepter de nous en priver ?
Pouvons-nous agir, à notre niveau ?

La réponse est oui et cela nous concerne tous

Que l’on soit citadins ou habitants des campagnes, nous pouvons tous, chacun à notre échelle, participer à la biodiversité et sauver des insectes pollinisateurs

Mais que faire concrètement ?

– Faire pousser des plantes nectafères dans les jardinières de nos balcons et dans nos jardins (thym, lavande, romarin, menthe, petits arbres fruitiers…)

– Jardiner sans pesticides en utilisant des traitements biologiques.

– Soutenir les apiculteurs locaux et acheter leurs miels. La production des miels français est soumise à des règlementations strictes garantissant la qualité des produits.

– Parler de cette cause autour de nous pour mobiliser les consciences.

– Aider les associations qui protègent les apiculteurs comme : « sauvons les abeilles » ou « un toit pour les abeilles » qui proposent de parrainer une ou plusieurs ruches. Il est même possible de choisir une région, un apiculteur, de visionner les ruches parrainées, de les nommer et de recevoir régulièrement quelques pots de miel  de leurs productions… Alors semons et récoltons !

                                   L’équipe de rédaction SEKOIA CITY

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